L'auteure bromontoise Monique Loubert vient de faire paraître le tome 3 de sa série jeunesse Les Zoulis, créatures étranges qui ressemblent à des arbres et qu'elle confectionne également en peluches.
Alain Dion
Lorsqu’elle s’est retirée du monde professionnel, celle qui est native du Saguenay s’est mise en tête d’en écrire un, juste pour le plaisir. En 2015 est donc paru Tommy et Zachary contre les Zoulis, directement inspiré des monstres que l’amatrice de plein air avait inventés pour son garçon lors de leurs excursions de canot-camping. Ceux qu’elle appelle dans ses livres les fameux Zoulis, créatures étranges qui ressemblent à des arbres — qu’elle confectionne accessoirement en peluches.
Le tome 2, Petit Zouli veut des amis, raconte la même histoire que le premier, mais du point de vue des Zoulis plutôt que des garçons.
Sourde, et après ?
L’histoire du troisième album, Sophie et Tommy à la rescousse des Zoulis, est bien différente, mais puise son origine dans les deux premiers puisque les deux personnages principaux partent à la recherche d’objets oubliés sur l’île des Zoulis lors de leur première aventure, laisse savoir l’auteure bromontoise.
Cette fois, c’est toutefois la petite Sophie qui est mise à l’avant-plan. Seule sourde de sa famille, mais prête à assumer sa différence, elle obtient enfin la permission de sortir sans sa sœur, qui lui sert généralement d’interprète. « Je voulais une héroïne forte, courageuse, qui fonce dans la vie. Je me suis inspirée des personnalités de trois ou quatre filles que j’ai connues au moment où je travaillais à la Polyvalente de Charlesbourg pour construire son personnage », indique Mme Loubert.
Ainsi, c’est sa Sophie qui prend l’initiative de retourner sur l’île des Zoulis. C’est elle qui trouve les moyens d’en sauver un pris au piège. Et c’est encore elle qui a des idées pour améliorer le sort de tous. Malgré son handicap. « Elle est sourde, mais so what ? »
Fait intéressant : l’album est agrémenté d’un lexique de quelques signes de base du LSQ, ainsi que d’un prologue qui sert non seulement de mise en contexte, mais également de sensibilisation aux problèmes courants rencontrés par les personnes sourdes. « [Le problème de Sophie], c’est l’attitude des entendants. Beaucoup d’entre eux pensent qu’elle comprendra mieux si on lui crie après. D’autres parlent à sa sœur Nadine au lieu de s’adresser à elle. Et plusieurs font comme si elle n’existait pas », y lit-on.
« La pédagogue n’est jamais bien loin », admet l’auteure, qui avoue du coup avoir « deux ou trois idées pour un quatrième album ».
« Peut-être que Sophie reviendra comme héroïne avec sa gang — c’est quand même un filon intéressant —, mais peut-être pas non plus », ajoute-t-elle.
Pour l’instant, Monique Loubert se concentre sur le lancement officiel du dernier album, qui aura lieu le 5 mai prochain à la Maison des sourds de Montréal. Il n’est pas exclu qu’il s’en tienne un dans la région éventuellement.
Source : Marie-Ève Lambert, La Voix de l'Est
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