Un jeune homme ayant une surdité partielle a été assassiné à Hébron

Un jeune homme ayant une surdité-partielle a été assassiné à Hébron 

Le jeune Mohammed souffrait d’une surdité partielle, il semble que celui-ci n’aurait donc pas réagi immédiatement à un ordre de s’arrêter, ce qui aux yeux de l’armée d’occupation justifie sans aucun problème de l’abattre de sang-froid - Note de la rédaction.

De nouveaux éléments sont apparus concernant le meurtre du jeune de 17 ans, Mohammed al-Salaymeh, commis la nuit dernière à Hébron qui jettent le doute sur l’enquête de la police israélienne stipulant que le jeune homme avait menacé un policier des frontières avec une pistolet en plastique.

Le jeune Mohammed a été sauvagement assassiné par un garde frontière israélien mercredi 12 décembre. Pour défendre ses mensonges, l’armée d’occupation a bouclé la zone du meurtre, tabassé les journalistes, maintenu à distance la famille du jeune homme...


Sa famille a parlé à la presse pour la première fois aujourd’hui pour dire que Salayme n’avait pas de pistolet en plastique du tout et qu’ils pensent que l’armée israélienne a "fabriqué" cette histoire. Selon l’agence France-Presse (AFP) :

’L’oncle de al-Salaymeh, Nasser, a dit à l’AFP que la version israélienne de la mort de son neveu est une ’fabrication’.

’L’histoire du pistolet en plastique n’est pas vraie, tout cela est une fabrication’ a-t-il dit. D’autres membres de sa famille ont dit que al-Salaymeh était parti acheter un gâteau d’anniversaire quand cela s’est passé.

’Hier c’était son anniversaire et il l’avait célébré à l’école et voulait le fêter à la maison aussi, mais cela n’est jamais arrivé’ a dit Nasser al-Salaymeh.

Les médias israéliens ont tout de suite qualifié al-Salaymeh de "terroriste" armé d’un vrai pistolet. Aujourd’hui le Times of Israel a noté "Même Haaretz, qui ne manque pas d’habitude de relever les abus des forces israéliennes avait titré qu’un Palestinien ’avait attaqué’ l’officier de la police des frontières, probablement en la menaçant d’un faux pistolet". Cette version corroborait celle des médias palestiniens qui avaient dit que al-Salaymeh avait un pistolet en plastique.

La confusion concernant les éléments de l’affaire vient en partie du fait que l’armée israélienne a imposé un "blackout médiatique" en fermant l’accès de la zone où avaient eu lieu les tirs. Selon les Mouvement Solidarité Internationale, quatre journalistes ont été tirés de force de leur voiture, obligés à se mettre en sous-vêtements puis tabassés avant d’être relâchés par l’armée israélienne :

"L’armée israélienne a fermé toutes les rues qui menaient à l’endroit où Mohammed a été tué pour empêcher les journalistes d’arriver sur les lieux. Une voiture qui transportait quatre journalistes a reçu plusieurs volées de balles réelles et les journalistes ont été arrêtés et tirés hors de leur voiture. Les journalistes, deux des "Jeunes contre les colonies", un de Reuters et un de Palmedia ont être forcés de se mettre en sous-vêtements en dépit du froid. les soldats leur ont pris leurs caméras et les ont tabassés ; les journalistes ont dû être ensuite emmenés à l’hôpital. Un cinéaste qui travaille pour le groupe pacifiste B’tselem et qui habite à proximité de l’endroit du meurtre a été encerclé par 12 soldats, tabassé et arrêté. Les officiers du Bureau de Coordination du District pour les Affaires Militaires ont informé les militants locaux que les caméras seraient rendues demain après avoir été inspectées en quête de preuves."

Photographie de la criminelle, Nofar Mizrahi, qui a circulé sur les réseaux sociaux
Suite aux premiers rapports sur la mort de al-Salaymeh, des photos de la soldate accusée d’avoir tué le jeune homme ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux ; il s’agirait de l’officier Nofar Mizrahi (qui a 19 ans selon Israel Hayom). La censure militaire interdit de publier le nom et la photo de la soldate et donc aujourd’hui la presse israélienne a publié des photos électroniques - qui correspondent à celle qu’on trouve sur Facebook- sous le pseudonyme "N."

Selon le Jerusalem Post, la jeune soldate était "contente" d’avoir tué al-Salaymeh, et affirmait que ça n’avait pas d’importance qu’il n’ait pas eu une vraie arme ni constitué un réel danger :

"Cela n’a rien changé pour moi, parce que dans ces moments-là on n’a pas le temps de réfléchir ni d’hésiter. Pour moi, c’était un vrai pistolet dans tous les sens du terme qu’il pointait vers mon soldat et c’est mon devoir d’agir parce que si je ne le tue pas mon ami sera tué et ça, il n’en est pas question."

"L’enquête a déterminé qu’il s’agissait d’un faux pistolet mais cela ne change rien à ce que j’ai ressenti. Je suis heureuse que cela se soit terminé sans blessés de notre côté et je suis certaine que n’importe quel autre officier dans ma situation aurait fait la même chose."

Source: Info Palestine 

http://www.info-palestine.net/spip.php?article12990

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