Depuis toujours, la scolarisation des sourds représente une affaire complexe et difficile, les sources de conflits entre les partisans de la méthode orale et ceux en langue des signes demeurent vives. Aujourd’hui encore, nombreux sont les sourds qui se plaignent d’une scolarité bâclée, d’un niveau d’exigence peu élevé ou encore d’avoir été laissés de côté. Pour Signes, Stéphane Beyeler a entrepris de faire le point de la situation en 2017 en Suisse romande. Il s’est rendu au Centre pour enfants sourds de Montbrillant, à Genève, ainsi qu’à l’Institut Saint-Joseph de Fribourg, deux institutions anciennes bien connues de plusieurs générations de sourds. Mais depuis une quinzaine d’années, ces écoles spécialisées ont dû s’adapter aux nouvelles règles.
Car l’intégration à l’école ordinaire est devenue la norme pour tous les élèves en situation de handicap. Même si les sourds y bénéficient de soutien, il n’est pas rare que certains d’entre eux se retrouvent en situation de décrochage. C’est le cas de Victoria à Genève qui, seule sourde dans une classe d’élèves entendants, ne comprenait pas ce qui se passait autour d’elle. Idem pour Pedro à Payerne qui jusqu’à l’âge de dix ans n’était pas parvenu à développer un langage. Des situations délicates qui ont nécessité un retour en institution spécialisée, où des équipes d’éducateurs, d’enseignants en langue des signes, de logopédistes, voire de médecins psychiatres, mettent tout en œuvre pour tenter de remettre ces jeunes sourds sur de meilleurs rails.

Un reportage de Florence Fernex
Présentation : Stéphane Beyeler
Production : Stéphane Brasey

Signes, une émission de la Radio Télévision Suisse, 6 mai 2017
L’émission est entièrement sous-titrée pour les malentendants.

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