Sourde profonde, elle s'épanouit à travers la coiffure

Sourde profonde, elle s'épanouit à travers la coiffure

PHOTO CDM ÉLAINE NICOL

En raison de sa surdité et de ses troubles d’élocution, la Jérômienne Stéphanie Veilleux a toujours dû se battre pour progresser dans la vie. Diplômée en coiffure depuis un an, elle souhaite maintenant combattre les préjugés rattachés à sa condition.


«Je veux montrer aux autres personnes, qu’elles soient sourdes ou non, ce qu’il est possible de faire dans la vie quand on veut.», affirme Stéphanie en utilisant le langage des signes québécois (LSQ). C’est sa maman qui a agi à titre d’interprète lors de l’entrevue qu’elle a accordée au journal.


La jeune femme, aujourd’hui âgée de 21 ans, raconte qu’elle a réussi avec succès sa formation de coiffeuse en lisant sur les lèvres de son enseignante. En somme, c'est déjà un exploit compte tenu du fait que c’était la première fois de sa vie qu’elle suivait un cours sans la présence d’un interprète.


« À la suite de notre formation théorique, j’ai suivi un stage de quatre mois dans un salon de coiffure de Montréal. J’ai coupé les cheveux de beaucoup de clients et jamais ils ne se sont plaints.», affirme fièrement Stéphanie avant de préciser qu’il est facile pour elle de savoir le genre de coupe que veulent ses clients.
« Je lis sur les lèvres, mais surtout, grâce à mon appareil auditif, j’entends un peu et je peux dire quelques phrases. On arrive toujours à se comprendre.»

Un parcours académique parsemé d’embûches


Née malentendante, Stéphanie n’a jamais vraiment eu d’amis, surtout pas à l’école où elle était rejetée et laissée de côté.

« Les autres élèves croyaient que j’étais muette. J’ai vécu beaucoup de solitude.», se rappelle Stéphanie qui, après avoir fréquenté «une école de sourds », durant le primaire et les deux premières années du secondaire, a demandé à sa mère de pouvoir terminer le secondaire dans une école régulière. Elle passe donc les 3e, 4e et une partie de la 5e secondaire à l’école Saint-Stanislas où elle est accompagnée d’une interprète en tout temps.


« J’avais toujours eu la même interprète en secondaire 3 et 4, mais l’école m’en a assigné une nouvelle en secondaire 5 et ça ne fonctionnait pas entre nous. J’ai donc abandonné mes études en milieu d’année. »


Dédain des employeurs


Il a fallu un an à Stéphanie pour se trouver un emploi de coiffeuse au terme de ses études. Partout où elle allait porter son curriculum vitae, elle essuyait un refus.


« Dans un salon de coiffure réputé de la région où on m’avait prise à l’essai pour deux semaines, la réceptionniste demandait même aux clients s’ils étaient certains de vouloir se faire coiffer par une sourde. Je pouvais lire sur ses lèvres.», raconte Stéphanie qui a plus tard eu la surprise de sa vie lorsque convoquée en entrevue dans le salon d'un magasin « grande surface » des Laurentides.


« La dame m’a dit qu'elle n’embauchait personne avec des contraintes !»


Heureusement, Audrey Lavoie, propriétaire du Salon Création d. Ronald Coiffure, situé rue de la Gare à Saint-Jérôme, a accepté de lui louer une chaise de son salon. Stéphanie s’y est même fait une amie.


« C’est une femme extraordinaire qui présente une énorme ouverture d’esprit!», dit-elle au sujet de celle qui lui a enfin donné sa chance.


« Ce n’est pas tout le monde qui a envie de parler et de raconter sa vie en se faisant couper les cheveux, poursuit-elle. Je suis la coiffeuse idéale pour ce type de personne !»

Source: www.journaldemontreal.com

Voir aussi:

-ENGAGEZ LA DIFFÉRENCE: Événement de l’emploi destiné aux personnes ...

-Conférence « L’artiste sourd de sa naissance à aujourd’hui »

-Conférences gratuites en LSQ: Préparer un testament et Les bienfait...

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