Charlesbourg – Depuis 1979, Soeur Louise Bellavance consacre tout son temps bénévolement à la gestion du Centre Signes d’Espoir et au bien-être des personnes sourdes adultes vivant avec des handicaps associés. Son travail a été récompensé récemment par la Chambre de commerce de Québec. La fondatrice du Centre Signes d’Espoir sera accueillie au sein de l’Académie des Grands Québécois lors d’un gala le 9 avril. Le Carrefour de Beauport et Charlesbourg s’est entretenu avec elle.
Quelle a été votre réaction?
D’abord, j’étais fière. Puis, je me suis dit que j’espérais que ça soit un plus pour le Centre Signes d’Espoir. On veut maintenir nos services et bien les développer, que notre mission soit toujours respectée. Étant sourdes, les personnes qu’on aide sont défavorisées par le système et méconnues par le public. Ce n’est pas une cause apparente, mais ce sont des gens qui ont besoin de services autant qu’une autre clientèle. Ils ne sont pas capables de faire valoir leurs droits parce qu’ils ne sont pas compris. On vise également à développer davantage notre réseau de contacts pour nous permettre de nous supporter dans notre œuvre.
Rencontrez-vous encore des difficultés?
Oui, c’est toujours difficile. Nous n’avons pas réussi à obtenir la récurrence totale. Chaque année, on est dans l’obligation de faire des campagnes de financement. Et ce n’est pas évident.
Vous êtes la fondatrice, qu’est-ce qui vous motive après 30 ans?
Moi, c’est un appel intérieur que j’ai eu. Je suis travailleuse sociale de formation et j’ai travaillé au Centre de services sociaux de Québec. À un moment donné, il y a eu un poste d’ouvert pour les personnes sourdes, vu une réorganisation du système. Personne ne voulait appliquer sur le poste. À l’intérieur de moi, je me disais «il faut que tu t’orientes vers là». Si j’y suis toujours, c’est parce que je crois fermement à l’appel (du) premier, qui continue à m’habiter, celui de donner une place à ceux qui n’en ont pas et leur faire une place de façon importante.
Est-ce que le projet ressemble toujours à ce que vous vouliez?
Quand j’ai lancé le projet, j’ai d’abord identifié les besoins avec la communauté sourde. On a ouvert ce centre communautaire qui s’appelait anciennement Handi A où l’on a donné des cours de français, de préparation de budget, de langage gestuel. Nous avons créé un atelier de travail pour les aider à se valoriser. Puis, les habitations sont devenues un besoin pressant parce que les personnes étaient éparpillées ici et là. Ce rêve-là s’est réalisé et je n’ai jamais voulu élaborer ce projet sur un seul aspect de la personne, les Sourds ont besoin d’un milieu de vie. Il faut leur offrir des services complets, surtout du travail.
Avez-vous des projets pour le centre Signes d’Espoir?
Nous voulons développer nos résidences parce que la demande est là. Les parents vieillissent et ils veulent un endroit sécuritaire pour leurs enfants. Nous désirons consolider notre atelier de travail et faire connaître nos nouveaux services écologiques et indispensables aux entreprises comme le démantèlement d’ordinateurs et de livres.
Les citoyens et les entreprises intéressées à soutenir le Centre Signes d’Espoir peuvent devenir membres de l’organisme. Il en coûte 20$ pour les individus et 50$ pour les corporations. Tous les détails au www.signesdespoir.org.
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