Dakar, 18 mai (APS) - Des sculptures et poteries de tailles diverses en céramique ou en argile sont exposées, pour la première fois, par les élèves malentendants ou déficients mentaux, en "Off", à la 10-ème édition de la Biennale grâce à l’Association Les Colombins.
L’exposition se déroule à Ouakam, dans l’atelier de l’association créée depuis plus de 10 ans par Ibrahima Ndiaye. ‘’J’ai été le premier ici au Sénégal à créer cet atelier de formation pour permettre l’insertion des sourds et malentendants’’, a-t-il expliqué à l’APS.
Parmi les artistes exposants, il y a Babacar Diop, un malentendant qui a appris la poterie à l’âge de 13 ans, dans l’atelier d’Ibrahima Ndiaye.
Aujourd’hui âgé de 33 ans, marié et père d’un enfant, c’est avec fierté qu’il présente ses œuvres en argile, dont des sculptures de femmes, mais aussi des vases.
‘’Je suis à la fois émue et heureuse de savoir que mon fils a désormais la possibilité de montrer enfin au monde ce qu’il est capable de faire’’, témoigne sa mère venue le soutenir au vernissage.
Daouda Guèye, non voyant et chargé de la communication de l’association, a lui aussi ses œuvres exposées dans l’atelier. ‘’J’ai perdu la vue accidentellement et cette première exposition est très importante pour moi car elle me permet de valoriser mon savoir-faire’’, dit-il.
Dans son atelier, Ibrahima Ndiaye partage son expérience avec les pensionnaires de certains centres d’accueil pour enfants de la rue, comme le Samu social ou encore Nuevo Futuro.
Des membres de l’Association pour la promotion des personnes en situation handicapée de Ouakam (APHO) y bénéficient également d’une formation gratuite, grâce à un partenariat avec Colombins, a expliqué leur président Abass Faye.
Les personnes en situation de handicap ‘’ont besoin de sortir de l’ombre’’, selon la présidente de l’Association Autour de Dakar (ADK), Pierrette ‘’Béda’’ Lerouesnier, présente au vernissage.
De son côté, le général Grégoire De Saint Quentin, commandant des Eléments français au Sénégal (EFS), a salué le ‘’travail extraordinaire de Ibrahima et de ses artistes’’.
L’exposition s’inscrit dans les activités de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art). Elle se poursuit jusqu’au 11 juin à la cité Asecna de Ouakam.
MF/OID/AD
SOURCE : http://www.aps.sn/aps.php?page=articles&id_article=96221
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