À l'aube de la vingtaine, Sandra Bidi a perdu l'ouïe à l'adolescence à la suite d’une méningite, une épreuve douloureuse vécue dans sa ville natale de Kinshasa en République démocratique du Congo.

« C’était un changement brutal qui a perturbé ma vie et altéré mes rêves », se remémore-t-elle. Avec le soutien de sa famille et une détermination inébranlable, Sandra a appris la langue des signes et a rejoint la troupe de théâtre du Centre de Production des Programmes et Supports de Sensibilisation des Sourds (CPPS) dès ses débuts.

Afin de diversifier ses sources de revenus et gagner en autonomie, Sandra, qui fréquente régulièrement la communauté des sourds du quartier Kimbangu à Kinshasa, a lancé un petit commerce grâce aux honoraires qu'elle reçoit pour ses performances théâtrales.

Au centre, Sandra Bidi pendant une prestation théâtrale avec la troupe du CPPS

« J’aime beaucoup le théâtre car il m'a permis de me valoriser. Cependant, il est difficile pour notre compagnie théâtrale de trouver régulièrement des contrats, ce qui ne garantit pas notre autonomie financière. Avec l'argent gagné grâce à notre projet sur les élections, j'ai investi dans le commerce de vente de males (sorte de boîte métallique utilisée dans certains coins de la RDC par les commerçants pour garder leur marchandises) . Avec son expérience dans cette activité, elle m'aidera à faire fructifier mon argent et à démontrer que la surdité n'est pas un handicap pour atteindre l'autonomie ». - Sandra Bidi

La majorité des personnes sourdes en âge de travailler ont du mal à trouver un emploi en RDC. Ceux qui exercent une activité le font souvent dans le secteur informel, tandis que certains sont contraints de quémander pour survivre.

Les personnes sourdes espèrent que la récente création du secrétariat général des personnes vivant avec un handicap dans le pays et la promulgation de la loi organique portant protection et promotion des personnes vivant avec un handicap mettront fin à leur difficile accès à l'emploi.