PAR MARC GROSCLAUDE

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Un carré bleu sur lequel figure en blanc une oreille barrée. Dans l'angle inférieur droit, un « T » indique aux personnes malentendantes, mais dotées d'appareils auditifs, qu'elles pourront saisir ce qu'on leur dit sans problème. L'hôtel de ville, la police municipale, la bibliothèque et l'espace Maurice-Titran de Beaulieu sont les quatre espaces publics à avoir été dotés d'une « boucle magnétique d'accueil ».

« Le handicap auditif est l'un des plus fréquents, y compris dans la population la plus jeune, mais il est aussi le moins visible », constate Danielle Cuchère, conseillère municipale déléguée à l'accompagnement des personnes handicapées. Avec l'aide de Nicolas Delgranche, référent handicap à la mairie, elle s'attelle à « rompre l'isolement », des personnes souffrant d'un déficit auditif, mais pas uniquement.

Plus pratique

La première boucle magnétique a été installée à la mairie fin 2010. Mais le système avait plusieurs inconvénients : la personne devait se manifester pour passer autour du cou un petit boîtier lui permettant d'entendre ce que l'agent d'accueil disait lui-même dans un petit émetteur. Ceux qui voulaient profiter de ce dispositif devaient donc ouvertement faire état de leur handicap. Par ailleurs, « cela ne permettait que des conversations de personne à personne », observe Danielle Cuchère. Avec le nouvel appareil, il n'y a plus ce problème. Les personnes équipées et se trouvant dans un rayon de 2 mètres peuvent entendre ce que leur interlocuteur leur dit, du moment qu'il n'est pas trop loin du boîtier posé sur le comptoir. Il leur suffit de basculer leur prothèse auditive sur la position « T » (ceux qui n'en disposent pas doivent se rapprocher de leur spécialiste) et le tour est joué.

L'avantage, c'est que les personnes non appareillées peuvent aussi profiter du système. Elles peuvent demander un casque (nettoyé à chaque usage) pour disposer d'une amplification. « Même si on chuchote, la personne entend normalement ! » Autre avantage, le système est portatif.

Pour se doter de ces quatre boucles magnétiques, la ville a investi 2 000 euros. Danielle Cuchère aimerait poursuivre l'effort et cible déjà d'autres sites à équiper : l'école de musique, le musée, le centre Stalingrad ou les mairies annexes. « Mais pour le moment, il n'y a pas de planning établi », concède l'élue municipale, qui constate l'ampleur du chemin à parcourir pour que la Ville achève l'adaptation de ses locaux à tous les types de handicaps. L'ascenseur de Salengro ? C'est budgété et les appels d'offres en cours. À la piscine, un fauteuil de mise à l'eau bénéficiera, pour partie, de la réserve parlementaire du député-maire. Mais la question se pose encore pour les écoles. « Il faut trouver la solution la moins coûteuse et la plus appropriée au parcours des enfants. » •