Le gros bon sens, SVP!
Grâce à l’aventure Faut qu’on se parle, je multiplie les rencontres qui resteront bien ancrées dans ma mémoire. De l’Abitibi au Nitassinan, en passant par Eeyou Istchee et les Laurentides, les gens ne cessent de me surprendre par leur sagesse et leur amour du territoire. Je suis parfois bouleversée par les causes qu’ils défendent avec patience et c’est exactement ce que la communauté sourde de Montréal m’a inspirée.
Nous étions une quinzaine réunis, entendants et sourds, autour d’une même table. Ils m’ont énuméré et expliqué les nombreuses embûches qu’ils ont à surmonter au quotidien: la discrimination à l’emploi, le coût des interprètes, l’absence d’écoles spécialisées au Québec, le manque de volonté du gouvernement de reconnaître la langue des signes québécoise, l’accès à la culture et j’en passe. La mécompréhension de cette communauté est profonde. Trop souvent, leurs besoins linguistiques sont traités par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ça va encore plus loin. Une jeune dame me dit: «Lorsque je demande un interprète, on me donne un texte en braille. Nous savons pourtant lire, comme tout le monde.» En 1880, plusieurs pays avaient interdit les différentes langues des signes. En 2010, l’ONU s’est dotée d’une convention afin de protéger l’identité des personnes sourdes et les droits des personnes handicapées. Le Canada n’a pas mis en œuvre la convention, puisque rien n’a été fait, selon les individus présents à la rencontre. Soixante pays ont reconnu certaines des 140 langues des signes comme langues officielles.
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