Au Canada anglais, la plupart des jeunes étudient le français à l’école
une trentaine de minutes par jour. En Ontario et dans plusieurs autres provinces, l’apprentissage du français langue seconde est carrément obligatoire, de la quatrième à la neuvième année. Nous avons visité une de ces classes à Toronto. Une classe typique de français de base, comme on en retrouve partout au pays. Les jeunes que nous avons rencontrés – ils sont en huitième année – comprennent à peine le français et le parlent encore moins. Ils en sont pourtant, pour la plupart, à leur sixième année de français langue seconde. Comment expliquer cette situation? On montre surtout du doigt le manque de motivation des jeunes. D’ailleurs, dès que le cours devient optionnel, la majorité des élèves l’abandonnent.
Les gestes pour apprendre
Nous nous sommes aussi rendus à Vancouver, à l’école Yorkhouse. Wendy
Maxwell y enseigne le français par les gestes. Il y a quelques années,
elle a fait table rase du programme d’enseignement régulier et elle a
mis au point sa propre méthode, la Accelerated Integrated Method. Elle
a transformé sa classe en véritable laboratoire. Elle a créé des
chansons, des pièces de théâtre, des histoires. Avec ses élèves, elle a
inventé des gestes pour chaque mot. Dans sa classe, pas question de
parler anglais. Tout se passe en français. Sa méthode fonctionne si
bien qu’elle est reprise dans d’autres écoles. Après 5 ans, 800 écoles,
dans tout le pays, l’ont adoptée comme méthode d’enseignement du
français langue seconde.
Le projet de Mme Maxwell arrive à point nommé. Les inscriptions aux
cours de français de base et en immersion n’ont pas augmenté depuis 10
ans. Le gouvernement fédéral s’est donné jusqu’en 2013 pour doubler le
nombre de diplômés en français langue seconde. Un objectif ambitieux et
irréaliste, selon plusieurs. En attendant, Wendy Maxwell continue de
perfectionner sa méthode de plus en plus populaire dans les écoles.
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