La Commission européenne a récemment ouvert la voie à un nouveau projet pilote visant à améliorer la communication entre les institutions européennes et les personnes sourdes et malentendantes. La décision de financement arrêtée ce jour permet la mise en œuvre de ce projet pilote doté d'un budget de 750 000 euros par le Parlement européen.
Le droit de participer à la vie démocratique
"Tout citoyen de l'Union Européenne a le droit de participer à la vie démocratique de l'Union. Mais certains de nos citoyens se heurtent à des obstacles, et c’est un problème qu'il nous faut régler", a déclaré Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la justice.
"La langue est un moyen de communication puissant qui permet de faire passer des idées et des sentiments. La langue des signes est la première langue, la "langue maternelle" de nombreuses personnes sourdes, et c'est aussi la deuxième ou troisième langue de leurs amis et de leur famille. Nous, les institutions et responsables politiques, devons donc faire de notre mieux pour promouvoir l'utilisation des langues des signes et offrir des solutions simples aux malentendants. C'est le but de ce projet pilote. Je tiens à remercier le Parlement européen, et plus particulièrement Ádám Kósa et Werner Kuhn qui, grâce à leur soutien sans faille, ont permis à cet important projet pilote de voir le jour."
Faciliter la communication
Faire appel à un interprète en langue des signes est souvent un processus long, coûteux et difficile à mener. Ces professionnels hautement qualifiés travaillent uniquement sur réservation, ils doivent être rémunérés pour leur prestation, et leurs frais de déplacement et d'hébergement doivent leur être remboursés. Les personnes dépendantes de ce type de services sont bien évidemment pénalisées car elles ne peuvent pas s'adresser aux fonctionnaires européens ou nationaux aussi facilement et spontanément que leurs concitoyens qui utilisent des langues parlées.
Ce projet pilote, qui vise à faciliter la communication entre les institutions européennes et les personnes sourdes et malentendantes, visera à remédier à ce problème, par exemple grâce à l’installation de technologies audio et vidéo dans les institutions de l’UE, afin que les fonctionnaires puissent communiquer plus facilement avec les utilisateurs de langues des signes. Le projet pilote couvre à la fois le volet technique et l'interprétation en langue des signes.
Des objectifs à long termes
À plus long terme, ce projet pilote a pour but d'aider à élaborer des solutions pour les sourds et malentendants de l’ensemble des États membres, qui représentent près d'un million de personnes. Il permettrait aux utilisateurs des différentes langues des signes d’accéder à toutes les institutions de l’UE par communication directe.
La Commission européenne a travaillé en étroite collaboration avec le Parlement européen pour lancer ce projet pilote.
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