L'histoire mouvementée de la langue des signes

La figure d’un grand personnage de la deuxième moitié du XVIIIème, l’abbé de l’Epée, polarise la mémoire de la langue des signes. Elle lui doit en effet sa place centrale dans la formation des sourds-muets de même que l’Institut légendaire de la rue Saint-Jacques à Paris lui doit son existence.

La figure d’un grand personnage de la deuxième moitié du XVIIIème, l’abbé de l’Epée, polarise la mémoire de la langue des signes. Elle lui doit en effet sa place centrale dans la formation des sourds-muets de même que l’Institut légendaire de la rue Saint-Jacques à Paris  lui doit son existence. Après la mort de l’abbé, une famille s’était constituée, composée de plusieurs générations de professeurs sourds qui enseignaient à des élèves sourds - lesquels, vivant en commun, ne se sentaient pas anormaux et s’avéraient souvent bavards comme des pies. Bavards dans la langue des signes, évidemment…

Mais l’histoire de celle-ci a été beaucoup plus heurtée qu’on ne l’imagine aujourd’hui qu’elle a retrouvé une reconnaissance

L’abbé de l’Epée, de son vivant, avait provoqué bien des polémiques et  sa famille avait été ensuite traversée de beaucoup de divisions. Il faut rappeler qu’un siècle après sa mort, ses choix ont été récusés.  Dans la plupart des pays occidentaux, l’enseignement des sourds par la langue des signes a  été aboli. En 1887, rue Saint-Jacques, les derniers enseignants sourds sont mis à la retraite. 

La langue des signes est alors frappée du sceau de l’infériorité et les sourds fermement invités à oraliser, quoiqu’il leur en coûte. Tirant le bilan de cette période qui va les  marginaliser dans l’échec scolaire et l’illettrisme, ils parleront d’un siècle de Grande Noirceur. Inversement leurs retrouvailles au grand jour, à la fin du XXème, avec la langue des signes sont qualifiées par eux de Grand Réveil.

Une personne suffirait presque à le symboliser : la comédienne Emmanuelle Laborit

On la voit en 1993 à la télévision faire face à la caméra un signe. Et pas n’importe lequel : union. Union entre les entendants et les malentendants. Les sourds ont appris depuis longtemps à ne pas s’affronter directement aux premiers. Ce serait, une fois de plus,  dans un rapport de un pour mille le combat entre le pot de fer et le pot de terre.

Source : France Inter

Voir aussi : 

-  Initiation à la LSQ - AMI-TELE

La première professeure universitaire sourde au Québec - AMI-TELE

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