Désormais jeune maman, une Tamponnaise atteinte de surdité vit dans la crainte. Menacée de perdre la garde de son nourrisson par son ex-concubin au motif qu’elle est atteinte d’un handicap, elle s’apprête à saisir la justice sur cet étonnant dossier.
LE TAMPON
Âgée de 33 ans, Denise a toujours su surmonter son handicap. Sourde et muette de naissance, cette jeune femme n’a jamais renoncé à prendre sa vie en main avec, notamment, l’appui de ses parents. Résultat : plusieurs diplômes en poche dont un de 3e cycle dans le domaine agricole et une passion indéfectible pour la pratique du jazz depuis de longues années. Équipée à son domicile d’un système perfectionné de signalisation radio réceptrice, la trentenaire sait où elle va. Mais l’histoire sentimentale qu’elle va vivre va rapidement se transformer en un cauchemar.
INDÉPENDANTE et équipée, ELLE ELEVE SA FILLE au quotidien
L’affaire commence il y a près d’un an. Célibataire et autonome, Denise rencontre en juin 2011 un professeur en langage des signes qui exerce au Centre de La Ressource à La Réunion. S’ensuit une relation passionnée assortie d’un voyage en métropole d’où elle reviendra enceinte. À son retour dans l’île, cette habitante du Tampon atteinte de surdité totale observe un changement radical de comportement de la part de son compagnon. "Tout a commencé lorsqu’elle s’est retrouvée à attendre un enfant de lui", témoigne sa mère. Sans qu’il en informe Denise et sa famille, le futur père se rend en mairie du Tampon et obtient un acte de reconnaissance prénatale en octobre dernier. Un document essentiel qui détermine le nom patronymique de l’enfant pour le parent qui effectue en premier cette démarche avant la naissance du nourrisson. Quelques semaines plus tard, "il lui a annoncé son intention de rentrer en métropole avant de la menacer de prendre cet enfant avec lui sans qu’elle ait mot à dire. Pour lui, le handicap de ma fille est incompatible avec la prise en charge de cet enfant", poursuit la mère de Denise.
Convoquée devant le juge des affaires familiales
Alitée durant de longues semaines en raison du tourment causé par la crainte de voir son enfant lui être enlevé, la jeune femme met au monde sa fille en avril dernier au Tampon. Chez elle, aux côtés de ses parents, elle prend ses dispositions pour élever au mieux son enfant et être totalement indépendante à travers un système de vidéosurveillance et un dispositif de signalisation sans fil avec transmission radio : un ingénieux système chargé de transformer les pleurs de bébé, les cris, sonnettes de portes, sonneries de téléphone et autres bruits inaudibles par son utilisateur en une lumière spécifique.
Inquiète des menaces de rapt, la famille de Denise se rapproche d’un avocat qui fait un signalement au parquet de Saint-Pierre. "Depuis ces menaces en 2011, nous n’avons plus jamais eu de nouvelles de lui et nous apprenons que nous sommes convoqués devant le juge des affaires familiales en juin pour évoquer la garde de cet enfant. C’est étonnant, il n’a jamais aidé ma fille ou versé une quelconque pension alimentaire depuis la naissance de ce bébé", précise un des parents de Denise qui n’arrive pas à saisir le comportement de cet homme. "Laisser agir ainsi quelqu’un censé aider ceux qui ont déjà à faire face à un handicap de la sorte constitue un déni de responsabilité dont je ne veux pas me rendre coupable. Il est hors de question que ma cliente se mette en présence de son violeur psychologique", explique le bâtonnier Hoarau en évoquant la récente convocation de sa cliente devant l’Association de médiation familiale en action (Amefa) qu’il a déclinée. Et au conseil de conclure : "Nous allons informer les autorités et l’employeur de ce professionnel du langage des signes aux méthodes particulières et saisir la justice pour abus de confiance et menace de rapt d’enfant"
Ludovic Robert
SOURCE: http://www.clicanoo.re/325609-une-mere-sourde-et-muette-menacee-de-...
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