S'insérer quand on n'entend rien, c'est déjà difficile. Les handicaps ferment bien souvent des portes. Mais s'insérer lorsque l'on est sourd et illettré, ça tient de la mission impossible. Or, en Guadeloupe, 8 sourds sur 10 sont illettrés…

La SERAC a évidemment aperçu le problème. Ce « pont entre les sourds et les entendant », spécialisé dans l'enseignement et la traduction en langue des signes, œuvre en Guadeloupe depuis plus de 15 ans et connaît bien les problématiques de son public. D'où cette idée de monter une formation, originale, de lutte contre l'illettrisme pour les publics sourds et malentendants. Les collectivités ont suivi : conseil régional et conseil général ont été rejoints par la Fondation de France, la fondation d'entreprise Air France et le ministère de l'Outre-mer pour financer cette première, dont bénéficie une promotion d'une douzaine de personnes. Lancée en décembre, cette formation en est à mi-parcours. Et elle semble fonctionner.

Une pédagogie adaptée

Pas évident, pourtant. Les stagiaires sont en échec depuis leur plus jeune âge. « Parce qu'on apprend à lire en écoutant », explique Sandra Dupuis, directrice de SERAC Guadeloupe. Les sourds se retrouvent donc « largués » dès le cours préparatoire, et, s'ils ne bénéficient pas d'une prise en charge appropriée, enchaînent les échecs. Pour récupérer un tel public, il faut donc une pédagogie adaptée. « L'essentiel, c'est de les stimuler, de leur redonner le goût d'apprendre et l'envie de l'autonomie, explique Mme Dupuis.
Dans la deuxième partie, nous allons les aider à faire émerger un projet social et d'insertion. »
On connaîtra en décembre les résultats de cette première.

(*)Sourds Entendants Recherche Action Communication

SOURCE : www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/education-sante-environn...