« Le quai des oubliés » par le théâtre Dromesko. Photo Christian Berthelot
Sur l’affiche, le baron von Münchhausen, juché sur son boulet de canon, lève son bicorne pour saluer le lancement de saison de la Comédie de l’Est (CdE) à Colmar. Celui que l’on surnommait le baron de Crac (de l’expression raconter des craques) avait un don de conteur qu’il consacrait à la construction de sa propre légende. C’est peut-être là la raison de cette étrange apparition d’un militaire dans le monde de la culture…
Le directeur de la CdE, Guy Pierre Couleau, a présenté la prochaine saison de la maison colmarienne la semaine dernière devant la presse et les partenaires. Il reprendra l’exercice, devant le public cette fois, vendredi soir en présence de quelques artistes, dont Emmanuelle Laborit.
Si l’artiste sourde vient à Colmar, c’est que la CdE a engagé un projet sur trois ans avec l’ International visual théâtre qu’elle dirige. « Au théâtre, il s’agit toujours de rencontrer la langue d’un autre… Je souhaite proposer à notre public de découvrir cette langue des signes, cette culture », explique Guy Pierre Couleau. Concrètement, la salle colmarienne accueillera chaque saison un spectacle de l’IVT ; pour commencer ce sera Héritages, qui mêle acteurs parlant et signant. Un atelier de théâtre sera également proposé aux personnes malentendantes. Le 6 avril, Emmanuelle Laborit reviendra à Colmar pour un entretien avec le public.
22 spectacles égrèneront la saison 2012-2013, dont quatre créations. Guy Pierre Couleau ouvrira le « bal » en mettant en scène Maître Puntila et son valet Matti de Brecht et la terminera avec Le cabaret Brecht où la chanteuse Nolwenn Korbell interprétera les fameuses musiques de Kurt Weill et de Paul Dessau. Deux metteurs en scène issus du Théâtre national de Strasbourg ont été choisis pour les deux autres créations : Le Schmürtz, de Boris Vian pour Pauline Ringeade, et Torquato Tasso, de Goethe pour Guillaume Delaveau.
Parmi les spectacles accueillis, on note le retour du détonant Flamand Josse de Pauw dans L’âme des termites, de David Van Reybrouck et Le quai des oubliés, du théâtre Dromesko. Notons aussi trois soirées avec Lolita Monga, directrice du centre dramatique national de l’Océan indien. Celle-ci, metteuse en scène, comédienne et écrivaine veut faire entendre le créole réunionnais. On pourra voir Samdi soir pou oublié et Paradise.
Le mois de mars sera alsacien avec Le gardien des âmes de Pierre Kretz, monté par Olivier Chapelet du Taps (présenté cet été à Avignon) ; La petite trilogie de l’Australien Daniel Keen, e monté par le Strasbourgeois Laurent Crovella ; et, pour le jeune public, Qui est cet inconnu dans mes bras, présenté par la compagnie Flash marionnettes.
Guy Pierre Couleau, qui vient de signer à Colmar pour un nouveau mandat de trois ans, se félicite de ses résultats : un taux de fréquentation de 83 % et surtout « une forte progression du nombre des abonnements » (1 628 l’an dernier).
S’ABONNER L’ouverture des abonnements est fixée au vendredi 15 juin, date à laquelle aura lieu la présentation de la saison au public à partir de 20 h. Renseignements au 03.89.24.31.78.
le 13/06/2012 à 05:00 par Annick Woehl
SOURCE : www.lalsace.fr/actualite/2012/06/13/un-signe-aux-publics-et-artiste...
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