Centre Jules-Léger // Le gouvernement s'en mêle et remplace la directrice

Le Droit // 17 juin 2011
Jonathan Blouin


En février dernier, les élèves étaient sortis dans la rue pour dénoncer le manque d'ouverture d'esprit de la direction, son laisser-aller au niveau du recrutement et le manque d'interprètes à l'école. (Martin Roy, LeDroit)

Le ministère de l'Éducation de l'Ontario prend les grands moyens afin de rétablir un climat de paix entre les élèves, les parents et la direction du Centre Jules-Léger.

En septembre, un nouveau directeur remplacera Diane Lauzon à la tête de l'École provinciale afin de superviser l'apprentissage des élèves sourds et malentendants. C'est l'une des mesures qui ressort du nouveau plan d'action du Ministère, rendu public cette semaine.

Ce plan vise à répondre aux préoccupations des élèves et découle d'un rapport indépendant préparé à la demande de la ministre Leona Dombrowsky. En février dernier, les élèves étaient sortis dans la rue pour dénoncer le manque d'ouverture d'esprit de la direction, son laisser-aller au niveau du recrutement et le manque d'interprètes à l'école.

Dans leur rapport, Jean-Luc Bernard et Jacqueline Boulianne notent qu'un « revirement immédiat, planifié et sécurisant est nécessaire pour la survie de l'école », qu'ils qualifient de « trésor caché et mal connu ».

Selon eux, les nouvelles admissions se font rares. Des 26 élèves présents cette année à l'École provinciale, il pourrait n'en rester que 17 à la prochaine rentrée et 13 en septembre 2012.

Ils soutiennent qu'un « changement de culture et d'attitude » est nécessaire chez le personnel, les parents et la communauté.

En entrevue avec LeDroit, la ministre de l'Éducation a indiqué que le conflit entre les élèves et la directrice n'était pas l'unique problème. « Le rapport identifie plusieurs endroits où nous pouvons améliorer les services aux étudiants. Ceux-ci ont par contre été clairs sur la nouvelle direction, qui devra être capable de communiquer avec eux par le langage des signes. Le prochain directeur ne sera donc pas seulement un leader en éducation, mais aussi un bon communicateur », a déclaré Mme Dombrowsky.

Si l'amélioration de la communication est l'une des clés du succès, aux yeux de la ministre, elle devra également être améliorée en salle de classe. Les enseignants devront apprendre la langue des signes québécoise. Le ministère tentera de pallier à cette lacune en offrant différentes options de formation aux enseignants.

Mme Dombrowsky dit être consciente de l'impact du Centre Jules-Léger pour les élèves sourds et malentendants franco-ontariens. Elle affirme qu'aucune coupure n'est envisagée. Sans vouloir parler directement de recrutement, la ministre concède que les changements qui seront apportés permettront d'améliorer la réputation de l'école, qui n'a pas nécessairement obtenu bonne presse au cours des derniers mois. À terme, cette situation devrait permettre d'attirer de nouveaux étudiants.

Accueil favorable

Lors de son passage à Ottawa, hier, Leona Dombrowsky a d'ailleurs présenté son plan d'action aux élèves. Content de voir que les étudiants avaient été écoutés, le président du gouvernement des élèves, Jonathan Poulin, demeure prudent. « La ministre a semblé adresser nos revendications. Nous espérons voir des résultats concrets. Si nous ne sommes pas satisfaits, nous ferons une autre grève en septembre », a-t-il lancé.

Source: Cyberpresse

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